8 Jours, 4 couteaux: deviens coutelier

Lorsque je vais au restaurant, sur une brocante, chez un ami, je regarde les couteaux qui sortent du lot. Ayant l’œil pour les détails je détecte assez rapidement l’outil fonctionnel, parfois sentimental et demande à le toucher, le manipuler voire le sentir.

Parce qu’un beau couteau se remarque par son tranchant inégalable, ce qu’il dégage, le fruit de la créativité de l’artisan, et de l’histoire qu’il a vécu. Comme pour une œuvre de maître, je profite de tous mes sens pour tout savoir sans poser de question.

Imagine maintenant que ce couteau, c’est celui que tu as forgé, puis façonné. Tu lui as consacré ton énergie pour lui donner une existence. Quel plaisir as-tu de l’avoir dans la main et de l’utiliser?

Quand tu le sortiras au carnotzet ou lors d’immanquables grillades, tu pourras dire que tu l’as fabriqué de tes mains, en autonomie complète, sans supervision. Ton entourage te jettera un regard admiratif en voyant ton ouvrage, et tu verras que c’est bien classe de savoir faire des couteaux ! 

C’est une passion!

Depuis mon enfance, j’aime les katanas et les couteaux, héritage de mon arrière-grand-père maternel. J’ai pu avoir assez jeune un couteau suisse et j’ai commencer à affûter mes lames. 

C’est en entrant dans mes études en métallurgie que j’ai décidé de fabriquer mes couteaux. J’ai commencé par passer des heures/jours sur internet pour savoir comment faire et me fabriquer une forge à gaz. J’entends encore mon grand-père me dire « ça ne marchera jamais ton truc! », alors que je bricolais dans son garage… Tu devines le résultat !

J’ai passé de longs moments à tâtonner, à tenter de forger quelque chose en vain car je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais. 

Je voulais faire des couteaux, j’imaginais des formes, des associations avec du bois, une finitions particulière, je voulais faire des cadeaux intemporels et durables à mes proches. Des cadeaux que réalisais moi-même. 

C’est par la suite que j’ai commencé à vouloir partager mon savoir faire, sensibiliser le public à la valeur du couteau, son usage, sa durabilité. L’outil qui se transmet sur plusieurs générations. Avec l’expérience je me rends compte que les moments que nous partageons autour des créations des participants sont ceux que je préfère dans mon activité. 

Aujourd’hui en emploi dans l’horlogerie de luxe, je ne crée plus de couteaux. Mes passages à l’atelier sont dédiés à la transmission de savoir et de savoir faire à tous ceux qui veulent découvrir comment est fabriqué un couteau. 

Tout ceci m’a amené à cette formule pour transmettre non seulement une passion, mais aussi pérenniser cette transmission et permettre à d’autres, à toi, de vivre ce que je vis dans mon atelier. De l’atome à l’outil, je t’expliquerai tout ce qu’il se passe dans ton lopin.